Accueil A la une Panne géante sur les réseaux sociaux: Facebook, ce colosse aux pieds d’argile

Panne géante sur les réseaux sociaux: Facebook, ce colosse aux pieds d’argile

Lundi, peu après 17 heures, la vie était comme figée, le monde était suspendu à l’arrêt brutal de Facebook, principal réseau social utilisé dans le monde et notamment en Tunisie. Une panne qui a également frappé WhatsApp et Instagram, deux autres applications célèbres appartenant à Facebook.

Pendant plus de 5 heures, des millions d’utilisateurs de ces plateformes en Tunisie ne pouvaient plus accéder à leurs comptes, interagir et envoyer des messages. Cinq heures ont d’ailleurs suffi à faire comprendre au monde d’abord que les réseaux sociaux étaient devenus partie intégrante de notre vie. Cinq heures pour réaliser que pour certains d’entre nous, nous étions accros à ce geste quasi primitif, presque instinctif qui consiste à glisser, de haut en bas ou de bas en haut, l’index ou le pouce, tout au long de l’écran de notre Smartphone. Un Smartphone qui, depuis déjà, plusieurs années, est devenu beaucoup plus qu’un simple téléphone.

Pour d’autres au contraire, cette soudaine shutdown de ces réseaux sociaux a été l’occasion de prouver que passé les premières minutes, voire les premières heures de panique, on se rendait bien compte que le monde qui nous entoure n’a pas disparu comme aurait pu le suggérer le film Matrix. Pour la première fois depuis des années, on réalisait que finalement, nous pouvions vivre sans. Et que nous pouvions téléphoner, au lieu d’utiliser Messenger, qu’on pouvait sincèrement partager nos émotions sans recourir aux « émoticône ». 

Dans l’un des épisodes de la célèbre série « Black Mirror », on imaginait justement un monde où tout était régi par les réseaux sociaux et par la « note sociale » qu’on pouvait vous attribuer pour déterminer ce que vous valez aux yeux de la société. Une fiction flippante d’autant plus qu’elle est réaliste. De plus, comprendre que nous sommes capables de nous émanciper du joug des algorithmes est déjà une petite victoire de l’humain sur la machine.

Très récemment, le très sérieux Wall Street Journal faisait des révélations corroborées par Frances Haugen, une ancienne haute dirigeante de Facebook. Frances Haugen, devenue depuis lanceuse d’alerte, a notamment expliqué que « les dirigeants de Facebook ont réalisé que s’ils changeaient l’algorithme pour que la plateforme soit plus sûre, moins de personnes resteront sur la plateforme, ils cliqueront sur moins de publicités et Facebook fera moins de profit ». Autrement dit, le réseau social ne fait pas grand-chose pour lutter contre les discours de haine, la désinformation et la polarisation politique, car il s’est rendu compte que c’est cela qui génère du clic, et qui dit « clic », dit revenus publicitaires. 

Cette affaire, qui s’ajoute donc à la gigantesque panne, fait trembler le géant californien. En quelques heures, la firme à perdu 50 milliards de dollars en bourse. Les affaires s’accumulent et il serait temps de songer à un internet alternatif, véritablement social.

Car disons-le clairement, la technologie a du bon. Il y a peu de temps, en pleine pandémie, lorsque tout le monde était confiné chez soi, ces réseaux sociaux, ces moyens de communication modernes, ont permis de créer des ponts, mais aussi de diffuser des informations pertinentes sur la maladie et sur la manière de s’en protéger.

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